Accueillir les réfugiés dans le contexte méditerranéen: comment les villes font-elles? En favorisant l’intégration dès le 1er jour !

Hosting refugees in a Mediterranean context

La  ville de Vienne a accueilli les 14 et 15 février derniers la quatrième réunion entre pairs du projet Migration Ville à Ville en Méditerranée (MC2CM). Ces activités d’apprentissage entre pairs portaient sur un groupe spécifique de migrants, les réfugiés. Les participants ont échangé sur la manière dont les villes agissent dans ce contexte et comment elles dispensent des services de base à ce groupe vulnérable, tout en protégeant leurs droits fondamentaux.

La ville de Vienne a une longue expérience dans l'accueil des réfugiés, notamment pendant la guerre des Balkans, et aujourd’hui dans le contexte des conflits et des crises qui agitent le Moyen-Orient. Il était donc intéressant pour les autres participants de bénéficier de l'expérience de la ville à ce sujet et de voir quel type d'approche a été mis en avant par la ville de Vienne.

Lors de la session d’ouverture, M. Jürgen Czernohorszky, conseiller municipal pour l'éducation, l’intégration, la jeunesse et le personnel, et Mme Hermine Mospointner, maire du 10ème arrondissement, ont souligné la nécessité de favoriser l'intégration dès le premier jour de l'arrivée des migrants et de se concentrer sur l'éducation et la formation, essentiels à l’intégration. La maire du 10ème arrondissement a également ajouté que l'Europe devait mettre en place un nouveau cadre pour faire face aux défis de la migration, en adoptant notamment une approche sociale.

Cette introduction politique a été suivie d'une présentation sur la situation des réfugiés à Vienne. Entre septembre 2015 et janvier 2016,  environ 300 000 réfugiés ont transité par la ville, avec  650 000 nuitées sur cette période et des pics de 8000 personnes à héberger sur une seule nuit. De nos jours, Vienne accueille 21 000 demandeurs d'asile. La ville concentre ses efforts pour générer un processus d'intégration dès le jour d'arrivée en fournissant aux réfugiés des services de base liés à la santé, l'éducation, le logement, le vivre ensemble et les aides sociales. Ces services sont mis en œuvre à travers un programme spécifique, Start Vienna, qui accorde une attention particulière aux nouveaux arrivants en fonction de leur statut et de leurs besoins particuliers. 

D'autres villes et partenaires ont présenté leurs expériences suite à cette présentation, comme le HCR-Maroc qui s’occupe des réfugiés dispersés dans le contexte de la migration mixte ou le Centre de Marseille pour l'intégration en Méditerranée, qui a présenté les résultats de ses activités avec les réfugiés et les communautés d'accueil. Enfin, la municipalité du Grand Amman a exposé la situation et les défis auxquels la ville est confrontée, car elle accueille actuellement 436 000 réfugiés.

Dans l'après-midi, la ville de Vienne a organisé une visite sur le terrain pour présenter son Collège pour la Jeunesse. Cette école,  inaugurée en septembre 2016, est destinée aux jeunes migrants (principalement des demandeurs d'asile) âgés de 15 à 21 ans. L'objectif est de préparer les jeunes qui veulent étudier, trouver un  travail ou une formation professionnelle.

Au cours de la deuxième journée, les participants ont entrepris un travail de groupe pour étudier la question de la communication au sujet des réfugiés et pour réfléchir aux stratégies des autorités municipales, aux méthodes efficaces de communication avec les communautés locales, à la participation des parties prenantes et aux publics à cibler en priorité.

En amont du travail de groupe, la ville de Madrid, la ville de Beyrouth et le Fonds catalan pour la coopération et le développement (http://monlocalrefugiats.weebly.com/ // https://www.youtube.com/watch?v=KVnqUVLv7pU) ont présenté la manière dont ils communiquent au sujet des réfugiés. Ils ont expliqué en un mot la complexité de la situation : des villes d’accueil saturées qui ne veulent pas communiquer sur la situation car cela pourrait générer davantage de conflits sociaux, et d’un autre côté des villes qui veulent accueillir mais qui ne reçoivent pas de réfugiés, en raison des barrières érigées par les gouvernements nationaux.

En conséquence de la réunion, les villes participantes ont convenu de la nécessité de travailler dès que possible à l'intégration des réfugiés. Elles ont souligné que la communication était  un élément clé dans plusieurs domaines, afin de communiquer aux réfugiés leurs droits, d’informer les populations locales de la situation des réfugiés et de rapporter les efforts de solidarité des habitants pour accueillir les réfugiés. Il est essentiel d’informer les niveaux de gouvernements nationaux et internationaux de la situation et de demander les ressources et les compétences nécessaires pour offrir un hébergement décent aux migrants et garantir leurs droits fondamentaux.

Alors que les travaux se poursuivent au sein du réseau des villes, concernant les profils de migration des villes et les priorités d'action, le prochain événement d'apprentissage du projet Migration Ville à Ville de CGLU en Méditerranée (MC2CM) sera organisé par la Ville d'Amman les 25 et 26 avril,  sur le thème du logement social et de l'urbanisme.

Pour rappel, le projet MC2CM, financé par l'Union européenne et la Direction du développement et de la coopération,  est dirigé par le Centre international pour le développement des politiques migratoires (CIDPM).  CGLU et ONU-Habitat en sont les partenaires et UNCHR agit en tant que partenaire associé. Les villes qui y participent sont Amman, Beyrouth, Lisbonne, Lyon, Madrid, Tanger, Tunis, Turin et Vienne.

Pour plus d’informations sur le projet, veuillez consulter :  [email protected]

Tags: