Un appel a s’attaquer a la violence a l’egard des femmes et des filles au sein des espaces urbains

Un appel a s’attaquer a la violence a l’egard des femmes et des filles au sein des espaces urbains

10 jours pour attirer l’attention sur la violence à l’égard des femmes et des filles au sein des espaces urbains. Il est temps de considérer la crise de la COVID-19 comme l’opportunité de libérer nos communautés, nos villes et nos métropoles de la violence liée au genre.

Marquant la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Metropolis, Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) et Cities Alliance attirent l’attention sur l’importance d’aborder la violence à l’égard des femmes et des filles au sein des espaces urbains.

La violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits humains les plus graves et pourtant les plus tolérées au monde. Elle se manifeste à la maison, au travail, sur les places publiques, dans les parcs, sur les marchés, dans la rue, dans les sanitaires publics, dans les transports publics, mais aussi au sein de nos propres gouvernements et de nos institutions, et même en ligne, sur les réseaux sociaux et autres plateformes virtuelles.

Selon ONU Femmes, la violence basée sur le genre augmente de manière exponentielle alors que la pandémie de la COVID-19 amplifie le stress économique et social et que les mesures d'isolement social restreignent les mouvements et les déplacements des personnes. De nombreux rapports sur la violence à l’égard des femmes et des filles font part d’une augmentation de 25% de la violence, allant parfois jusqu’à doublier dans certaines zones urbaines.

De nombreuses femmes et de nombreuses filles sont contrainte de se confiner chez elles, avec leurs agresseurs, tandis que les services de soutien et d’aide aux survivantes sont interrompus ou rendus inaccessibles. En période de confinement, le fait qu’il y ait moins de personnes dans la rue augmente le risque de harcèlement sexuel envers les femmes, ce qui affecte non seulement leur autonomie, mais également leur accès à l’emploi et aux services essentiels.

Les femmes et les filles sont en première ligne de la crise générée par la pandémie de Covid-19, elles devraient par conséquent être placées au centre de la relance, qui devrait avoir comme moteur un leadership féministe.   

La violence à l’égard des femmes dirigeantes de base et des représentantes politiques restent l’une des principales barrières empêchant la participation et la prise de décision des femmes. Partout à travers le monde, les femmes sont constamment sous-représentées au sein des postes de direction et de fonctions publiques, et c’est aussi le cas dans les sphères locales de gouvernement, dans lesquelles la participation des femmes est estimée à 36,3% concernant les organes de délibération locale.

Les droits numériques des femmes et leur protection au sein des espaces virtuels représentent également un besoin urgent. Les femmes et les filles ont moins accès aux technologies que les hommes et les garçons. La voix et la participation des femmes en tant que citoyennes digitales actives sont de surcroît sujettes à la censure et se trouvent parfois limitées par l’augmentation du harcèlement et de la violence en ligne.

Cette initiative cible la violence à l’égard des femmes et des filles dans les sphères publiques et privées, en politique et au sein des espaces virtuels. Metropolis, CGLU et Cities Alliance délivrent un message vital exhortant les représentant.e.s politiques locaux.les, régionaux.les et métropolitain.e.s à intégrer une approche sexospécifique et sensible à la dimension de genre dans l’ensemble de leurs réponses à la covid-19, et dans la perspective d’une relance résiliente et inclusive.

Cette action de sensibilisation met également en lumière le fait que la violence est le résultat d’inégalités liées au genre préexistantes dans les zones urbaines, et multipliées et exacerbées par la pandémie. La sécurité des femmes est une question dont les dimensions sont multiples, et les interventions devraient aborder les causes sous-jacentes de la violence faite aux femmes et aux filles, y compris notamment les normes sociales et culturelles sexistes et conditionnées par le genre. Une telle approche doit considérer à la fois les sphères privées, publiques et politiques, ainsi que les dynamiques spatiales, sociales et économiques, et leurs intersections.

Dans le même temps, nous devons repenser les villes pour les rendre plus inclusives, renforcer l’autonomie des femmes et leur sentiment d’appartenance à leurs communautés, et garantir un accès égal à la vie publique et aux services de base, faisant ainsi progresser la réalisation de l’Agenda 2030.

Seule une approche de la planification urbaine sensible au genre, à travers l’usage de données ventilées par sexe concernant les questions urbaines, et grâce à une augmentation du financement et des services essentiels, nous permettra de nous munir des outils nécessaires pour promouvoir et améliorer le leadership des femmes et féministe, ainsi que la prise de décision sensible au genre, réduisant ainsi les inégalités et, par conséquence, la violence liée au genre.

 

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