Renforcer la coopération est décisif pour répondre à la crise locale de l'eau au niveau mondiale

Renforcer la coopération est décisif pour répondre à la crise locale de l'eau au niveau mondia

Crédits photo: 8th World Water Forum 

La 8ème édition du Forum mondial de l'eau, le plus grand événement mondial sur l'eau dans le monde, se tient à Brasilia du 18 au 23 mars rassemblant plusieurs délégués impliqués dans la gestion de l'eau et de l'assainissement à tous les niveaux.  La mission de ce Forum 2018 est de promouvoir la sensibilisation, de renforcer l'engagement politique et encourager des actions sur les problèmes d'eau importants à tous les niveaux, en particulier en ce qui concerne la mise en œuvre de l'Objectif de Déloppement Durable (ODD) 6.

Dans le cadre du Forum mondial de l'eau, la Conférence internationale des autorités locales et régionales, co-organisée les 20 et 21 mars à Brasilia par CGLU, le Conseil mondial de l'eau, l’Alliance mondiale des opérateurs du secteur de l'eau (GWOPA), la Confédération nationale des municipalités du Brésil, le Conseil international pour les initiatives environnementales locales (ICLEI) et le Secrétariat des affaires fédérales du Brésil, ont réuni plus de 400 dirigeants et praticiens pour formuler des recommandations pour renforcer l'action à tous les niveaux pour atteindre les objectifs relatifs à l'eau et à l'assainissement qui ne laissent personne à la traîne. 

Forte participation de l'Amérique latine et de l'Afrique

CGLU, en tant que co-organisateur de la Conférence Internationale, a mobilisé une délégation de 40 maires et gouverneurs, co-animée par Iván Arciénega, Maire de Sucre, Président de FLACMA et Vice-Président de CGLU, et Rose Christiane Ossouka Raponda, Maire de Libreville et Vice-Présidente de CGLU.  

« Notre mobilisation, celle des villes, des municipalités, des régions, ne doit pas faiblir, pour atteindre les ODD6 et ODD11. »  Rose Christine Ossouka Raponda, Maire de Libreville et Vice-Presidente de CGLU

« Nous devons rappeler aux communautés internationales et nationales que l’accès à l’eau est un droit humain fondamental et cela doit être la base pour refonder notre action collective », Iván Arciénega, Maire de Sucre et Vice-President de CGLU 

De nombreuses municipalités sont confrontées à d'énormes défis concernant la gestion, la rareté, l'impact du changement climatique sur les ressources en eau ainsi que la fourniture d'eau potable et de services d'assainissement à tous les citoyens et le Forum compte sur une forte participation d’ élus locaux et régionaux d'Amérique latine, en particulier le Brésil, l'Argentine, le Chili, la Colombie et l'Afrique, en particulier le Kenya, le Bénin, le Gabon, le Botswana, le Malawi, le Sénégal, la Mauritanie, le Maroc et Sao Tomé pour transmettre ce message d'alerte au monde. 

CGLU modérait la session plénière du mardi 20 mars intitulé "De la gouvernance locale de l'eau aux agendas internationaux » au cours de laquelle les participants ont débattu de la nature politique de la gestion des ressources en eau et donc de la nécessité d'une bonne gouvernance.  Maria do Rosario, Maire de Caninde, a souligné le défi important auquel la municipalité est confrontée en termes de pénurie d'eau.  Pour sa part, Maurício Brusadim, le Secrétaire au développement durable de l'Etat de Sao Paulo a lancé un appel à investir dans la technologie afin d'augmenter l'accès à l'eau sur le territoire de l'Etat.

Martin Moyo, maire de Bulawayo, a évoqué les importantes pénuries d'eau dans la deuxième plus grande ville du Zimbabwe et les investissements nécessaires dans les infrastructures.   Pour conclure, Thierry Burlot, Vice-Président de la Région Bretagne a souligné qu'un outil important de planification a été la création du Grand Bassin, une agence translocale de l'eau allant au-delà des frontières institutionnelles et a ajouté  que "l'eau est fondamentale pour la solidarité et la conciliation des activités".

La session de travail "Renforcer les capacités des gouvernements locaux en matière d'approvisionnement en eau" a ensuite exploré différentes dimensions sur la façon de renforcer la gouvernance de l'eau. Les collectivités locales et régionales sont les principaux acteurs responsables de la gouvernance de l'eau et ont un rôle spécifique de rassembleur avec les autres parties prenantes et surtout les acteurs de la société civile. La session a également abordé les efforts faits au Brésil en particulier en termes de législation et de coopération avec le secteur juridique.

Gouvernance locale, renforcement des capacités et rareté de l'eau à l'ordre du jour

Tout au long du Forum, les dirigeants locaux et régionaux ont rappelé que les autorités locales et régionales sont des acteurs essentiels de la gestion de l'eau et de l'assainissement. La question de la municipalisation des services d'eau et d'assainissement a été mise sur la table et a permis d'animer les discussions. Afin de s'assurer que les besoins des communautés sont satisfaits, les gouvernements locaux et régionaux devraient jouer un rôle plus important dans les décisions sur la gestion de l'eau.

Au cours des séances plénières de la Conférence, les maires et les présidents de régions ont souligné la nécessité de promouvoir la coopération décentralisée entre les gouvernements locaux ainsi que les partenariats entre tous les niveaux de gouvernement.  Un appui international et régional devrait être fourni aux centres et programmes de formation afin de renforcer les capacités des gouvernements locaux et des prestataires de services et d'améliorer l'approvisionnement en eau et l'assainissement.

Les participants ont tous convenu que le changement climatique aura un impact sur l'ensemble du cycle de l'eau et sur les citoyens de nos communautés : il rendra l'eau plus rare, augmentera le risque d'événements naturels extrêmes tels que les inondations et les sécheresses, limitera le renouvellement des réserves d'eau souterraine, provoquera l'élévation du niveau et de la température de la mer et rendra plus imprévisibles les régimes pluviométriques et les régimes des rivières. 

A cet égard, la responsabilité de l’Objectif 6 de développement durable sur l'accès à l'eau et à l'assainissement pour tous (ODD6) incombe principalement aux autorités locales et ne peut être réalisée sans une bonne gouvernance locale, la gestion durable des ressources naturelles et une urbanisation efficace. Les maires et les gouverneurs ont rappelé qu'une gestion efficace de l'eau au niveau local est essentielle à la réalisation de tous les objectifs mondiaux.

Un appel à l'action immédiate

La Conférence internationale des pouvoirs locaux et régionaux s'est engagée au niveau mondial en adoptant l’ « Appel des gouvernements locaux et régionaux de Brasilia pour une action sur l'eau », encourageant les acteurs à appliquer 5 recommandations résultant de l'expérience et des leçons apprises. 

[Lire l' Appel des gouvernements locaux et régionaux de Brasilia pour une action sur l'eau (en anglais)]

Les 5 recommandations comprennent, entre autres, la promotion de la résilience des eaux urbaines, le renforcement des capacités en matière de gouvernance de l'eau et l'accès équitable à un équilibre qualitatif et quantitatif pour les populations marginalisées. 

La Déclaration finale du Forum mondial de l'eau a encouragé l'échange et le partage des expériences et des meilleures pratiques entre les représentants des gouvernements nationaux, régionaux et locaux, les parlementaires, les juges et les procureurs concernant les moyens efficaces et durables d'utiliser les ressources en eau, tout en abordant les trois piliers du développement durable.

CGLU continuera à renforcer son engagement pour l'action locale, avec ses partenaires internationaux, en vue de la neuvième édition du Forum mondial de l'eau qui se tiendra à Dakar, Sénégal, en 2021.

Crédits photo: @Flacma 

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