Les gouvernements locaux et régionaux s’adressent au Forum urbain mondial lors de l’Assemblée mondiale à Abu Dhabi

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Plus de 500 participant·e·s se sont réuni·e·s lors de l’Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux, convoquée par la Global Taskforce, elle-même facilitée par CGLU, le samedi 8 février à Abu Dhabi. Lors de cette session organisée en trois moments, 50 intervenant·e·s, venant de gouvernements locaux et régionaux, de gouvernements nationaux, et d’autres acteurs, ont échangé leurs points de vue, présenté des pratiques et exemples, et défini leurs recommandations au Forum urbain mondial.

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« Les gouvernements locaux sont des moteurs clés de changement et d’innovation. Ils rassemblent tous les secteurs de leurs communautés et réalisent un travail de sensibilisation aux défis mondiaux afin d’assurer un avenir durable pour toutes les communautés. » Maimunah Mohd Sharif, directrice exécutive d’ONU-Habitat.

Des représentant·e·s des sections de CGLU et de tous les réseaux de la Global Taskforce ont facilité une Assemblée mondiale qui s’est adressée directement aux dialogues organisés à Abu Dhabi, réaffirmant le rôle que les gouvernements locaux et régionaux peuvent jouer pour élaborer un modèle de développement durable, solidement ancré dans la culture et les droits humains, et défendant la prestation de services publics pour assurer des conditions de vie décentes pour tou·te·s.  

Comptant sur une forte participation des gouvernements nationaux, du secteur culturel et d’autres collectifs (universités, société civile), l’Assemblée a démontré l’engagement de notre collectif à ouvrir des espaces de transformation pour tous les acteurs, en s’appuyant sur les résultats de l’Assemblée mondiale qui s’est tenue il y a seulement trois mois, à Durban.

Des initiatives et partenariats mondiaux pour une urbanisation durable 

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Pendant la première table ronde, les participant·e·s ont exprimé leur engagement à assurer des partenariats solides et ont appelé à une action multiniveaux collaborative pour mener à bien une urbanisation durable, élever les ambitions climatiques mondiales et répondre aux défis de la décennie au nom de toute l’humanité.

« Les #ODD ne peuvent pas être mis en œuvre sans une culture de la diversité dans les villes car, en fin de compte, c’est ce pour quoi nous travaillons toutes et tous : transformer un espace en un endroit individuel. » Jan van Zanen, maire d’Utrecht

Les participant·e·s des gouvernements locaux et régionaux ont affirmé que la prestation de services locaux est essentielle pour promouvoir la culture (par le biais d’exemples concrets comme les bibliothèques et les équipements culturels) et réaliser les objectifs mondiaux. Les partenariats entre toutes les sphères de gouvernement, la société civile et d’autres organisations permettront d’avancer, et les gouvernements nationaux, le système international et autres acteurs doivent être partie prenante de la prestation de services locaux et permettre la mise en place de mécanismes de financements durables. Les gouvernements locaux et régionaux ont appelé à conserver l’esprit du multilatéralisme, à mener des efforts multiniveaux et multipartites pour garantir l’avenir dont nous rêvons, pour transformer le modèle de gouvernance et pour placer les personnes au cœur de la planification locale.

L’impact mutuel de l’urbanisation sur la culture et l’innovation

Les villes se soucient des personnes : tel était le sentiment qui a dominé la seconde session, forte d’un panel d’intervention féminin. Les participantes y ont partagé leurs expériences sur les façons de mettre en œuvre une approche des villes centrée sur les droits. Le rôle de la culture et de l’identité dans la consolidation de la paix a été exploré, en particulier par les participantes du Sud qui ont identifié le besoin de planifier les villes pour tou·te·s.

"Nous avons adopté un forum de développement urbain intégré et nous avons pu aborder les quatre domaines du nouvel agenda urbain" Thembi Nkadimeng, maire de Polokwane, coprésident de CGLU, président de SALGA. 

La parité femmes-hommes a été identifiée comme élément essentiel de l’accès égal à la ville pour tou·te·s. Les femmes et les hommes interagissent de façon différente avec leur ville, et ces inégalités se reflètent à différents niveaux. Le rôle des gouvernements locaux et régionaux et leurs actions pour garantir des politiques publiques sensibles au genre permettront d’établir des espaces préservés pour toutes les personnes dans les villes

Les gouvernements locaux et régionaux, acteurs à part entière de la préservation de l’héritage urbain 

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Les maires qui ont pris part à cette session ont plaidé pour que les gouvernements locaux et régionaux mènent le débat sur la préservation de l’héritage naturel et culturel, et pour que ces deux dimensions soient considérées comme éléments essentiels des objectifs mondiaux. De plus, les participant·e·s ont plaidé pour l’inclusion de l’héritage dans la planification urbaine, en particulier dans les zones où cet héritage est le plus menacé, et pour une évaluation de l’impact de nos actions sur notre héritage urbain, afin de garantir le respect de la diversité culturelle.

Les représentant·e·s des gouvernements nationaux ont souligné que le dialogue entre les sphères de gouvernement est vital pour préserver l’héritage culturel. Une cartographie des droits culturels et une solide communication entre toutes les parties prenantes, en particulier avec la société civile et les groupes culturels, permettront à la créativité et au développement de s’épanouir dans les villes.

Les gouvernements locaux et régionaux jouent un rôle essentiel pour maximiser la relation entre culture et urbanisation durable

La culture et l’urbanisation durable sont étroitement liées. Cette déclaration a été reprise en écho par les intervenant·e·s, qui ont affirmé que les droits culturels, liés aux services essentiels, sont cruciaux pour le développement durable. Les participant·e·s de notre collectif, en particulier celles et ceux venant de pays et de régions connaissant des situations fragiles, ont appelé le système international à travailler à l’unisson avec notre collectif pour assurer que la fragilité ne se transforme pas en violence, qui risquerait d’endommager notre héritage culturel.

Les participant·e·s ont à plusieurs reprises réitéré l’importance d’apprendre des différentes identités culturelles et d’appliquer les leçons apprises pour intégrer réellement la culture comme élément vital de la solidarité mondiale, en réfléchissant à ce que signifie l’héritage pour les générations plus jeunes et aux façons de renforcer l’appropriation de l’héritage culturel et de l’identité à l’heure de la mondialisation. La diversité culturelle a été acclamée comme levier essentiel pour relier les héritages locaux et mondiaux, la paix et la réalisation des agendas mondiaux.

Comment les gouvernements locaux et régionaux définissent les nouvelles technologies pour l’avenir de leurs communautés

L’un des autres principaux thèmes du Forum urbain mondial était l’innovation. Les participant·e·s ont défendu l’idée que la technologie était un outil pouvant permettre à la gouvernance locale de prospérer, d’établir une relation plus directe avec les citoyen·ne·s, et d’apprendre aux communautés à en faire le meilleur usage possible.

Les représentant·e·s du secteur culturel ont affirmé que l’innovation ne fonctionne pas en vase clos et que nos propres héritages, cultures et identités sont essentiels à l’innovation. Il faut faire un exercice de mémoire historique et se rappeler les leçons apprises afin de garantir que l’innovation vienne de la base vers le haut et soit reliée aux identités des personnes. Ce sentiment a été soutenu par les maires, qui ont présenté des exemples où leur ville a pu exploiter un héritage industriel pour devenir une ville innovante, tournée vers l’avenir.

Avoir recours à la technologie ne signifie cependant pas être défini ou façonné par elle. Des voix ont plaidé pour appréhender l’innovation comme un concept allant au-delà de la technologie, appelant à combler le fossé entre les territoires les mieux adaptés aux nouvelles technologies et faire usage des technologies de façon à encourager le potentiel des communautés, plutôt que de permettre à la technologie de mener le futur de l’humanité.  

Innovation et culture pour la réalisation des objectifs mondiaux

Le dernier débat de l’Assemblée mondiale a consisté en un appel à l’action pour la localisation des agendas mondiaux, pour une véritable appropriation locale. Il s’agit en effet des meilleures façons pour que l’innovation et l’acquis culturel des gouvernements locaux et régionaux soient bénéfiques pour l’avenir de l’humanité.

Les participant·e·s ont de nouveau fait référence à la prestation des services essentiels comme élément clé de la réalisation des objectifs mondiaux, et ont affirmé que l’implication des communautés était primordiale pour une appropriation locale des agendas. L’autonomisation des femmes, l’engagement des citoyen·ne·s dans les affaires publiques et la planification participative ont été identifiés comme les principaux domaines pour créer des villes vivables et accessibles à tou·te·s. 

Les dialogues ayant eu lieu lors de l’Assemblée mondiale ont contribué à formuler la déclaration de l’Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux, qui appelle les gouvernements nationaux et le système international à rejoindre notre collectif et travailler à garantir la place de la culture dans le développement durable, à placer les personnes au centre de la vie humaine. La déclaration réitère ainsi l’engagement à poursuivre la consolidation de l’Assemblée mondiale comme le mécanisme représentant notre collectif et fournissant ses contributions aux agendas universels de développement.

 

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