Le 26e Conseil d'administration d'ONU-Habitat souligne le rôle des gouvernements locaux et régionaux au niveau de la mise en œuvre du Nouvel agenda urbain

26TH UN-HABITAT Governing Council

Du 8 au 12 mai, une délégation de dirigeants locaux menée par CGLU et les réseaux de la Global Taskforce a participé à la 26e session du Conseil d'administration d'ONU Habitat. Il s’agissait de la première session organisée depuis l'adoption du Nouvel agenda urbain à Quito, en octobre 2016.

La semaine a débuté le 8 mai par un événement parallèle, organisé par CGLU et la Global Taskforce , portant sur le rôle des gouvernements locaux et régionaux au niveau de la mise en œuvre du Nouvel agenda urbain, dans le cadre de l'Agenda mondial 2030.

Les gouvernements locaux et régionaux du monde entier et leurs réseaux s'engagent à assurer la mise en œuvre des ODD, de l’Agenda en matière de changements climatiques et du Nouvel agenda urbain. Les gouvernements locaux et régionaux prennent déjà des mesures pour adapter ces agendas aux niveaux de gouvernance locaux et régionaux, ce qu’on appelle le processus de « localisation » des agendas mondiaux.

L'événement parallèle a permis de mettre en évidence la fonction sociale du logement et son rôle pour la réalisation du Droit à la ville : le logement n’est plus considéré comme simple commodité mais comme un droit humain.

Les participants à l'événement se sont réjouis des importants partenariats développés dans le cadre du processus d’Habitat III, notamment la création de l'Assemblée générale des partenaires (GAP). Les participants ont souligné qu’il était nécessaire que le lien entre ODD et Habitat III soit effectif.

La participation importante des groupes appartenant au GAP et leurs contributions précieuses au débat ont prouvé l'importance de ces partenariats multipartites. Les participants ont souligné qu’il était nécessaire d’obtenir la confiance et le soutien de la société civile, afin de montrer aux gouvernements locaux comment faire et de les responsabiliser.

ONU Habitat a réitéré son soutien pour les actions entreprises par les gouvernements locaux et régionaux, qui sera essentiel pour que le développement urbain et territorial soit au cœur de l'agenda politique.

Le CCRE et Platforma ont organisé un événement parallèle sur le Pacte des maires en Afrique subsaharienne (CoM SSA) en tant qu'exemple concret de « Coopération décentralisée pour une mise en œuvre efficace du Nouvel Agenda urbain ». Dirigée par le CCRE avec le soutien d'un certain nombre d'organisations, dont CGLU Afrique, l'initiative du CoM SSA vise à constituer un cadre solide pour l'action des villes relatives aux changements climatiques et aux énergies renouvelables.

Il s’agit ainsi d’un outil essentiel pour la mise en œuvre efficace du Nouvel agenda urbain grâce à la coopération entre villes. Il apporte des solutions pratiques, notamment avec un accès à des ressources financières et à des meilleures pratiques en matière de développement urbain durable. L'étude de cas de la ville de Lumumbashi, ville pilote de l'initiative, a été exposée, ainsi que le point de vue des villes intermédiaires.

Le Segment de haut niveau du Conseil d'administration d’ONU Habitat

Le 9 mai, la maire de Durban, Zandile Gumede, s’est exprimé au nom de CGLU et de la Taskforce mondiale lors du Segment de haut niveau du Conseil d'administration d'ONU Habitat.

Lors de son intervention, Zandile Gumede a souligné que le Nouvel agenda urbain devrait servir de cadre pour la réalisation des objectifs mondiaux, pour les ODD, l'Accord de Paris ou encore le Cadre de Sendai. Une décentralisation répondant au principe de subsidiarité sera nécessaire, ainsi qu’une gouvernance à plusieurs niveaux.

Elle a conclu en demandant au cadre de mettre en œuvre le Nouvel agenda urbain sans le considérer uniquement comme un guide de planification technique, mais en abordant les aspects sociaux du Nouvel agenda urbain. Il devrait, dit-il, considérer que les gouvernements locaux et régionaux sont bien plus que de simples responsables de la mise en œuvre des priorités nationales, ils devraient constituer des partenaires responsables d’un développement territorial intégré.

Le président de CGLU, Parks Tau, a également abordé le Segment de Haute Niveau et a soutenu que « les gouvernements locaux et régionaux sont les premiers à pouvoir garantir le droit à un logement décent » et a défendu le logement en tant que droit et bien social, dans le cadre de l'approche du Droit à la ville.

Le Dialogue entre gouvernements, autorités locales et d’autres partenaires

Le 10 mai, un dialogue a eu lieu entre les États membres, les autorités locales et d'autres partenaires, afin d'accroître la participation et les contributions des autorités locales et d'autres partenaires aux travaux du Conseil.

S'exprimant au nom de CGLU et de la Global Taskforce , la Secrétaire générale adjointe de CGLU, Emilia Sáiz, a rappelé le rôle central des gouvernements locaux et régionaux au niveau de la mise en œuvre du Nouvel agenda urbain. Elle s’est félicitée du soutien continu fourni par ONU Habitat pour le développement et la consolidation des organisations de gouvernements locaux et régionaux et l'élaboration et la mise en œuvre d'actions locales pour réaliser les agendas mondiaux. 

Emilia Sáiz a salué les partenariats fructueux passés dans le cadre du processus d’Habitat III, qui a eu un impact important sur les résultats des négociations. Elle espère que ces négociations se poursuivront et seront renforcées lors de la phase de mise en œuvre de tous les agendas mondiaux récemment adoptés, en soulignant leur interdépendance. Elle a expliqué qu'il serait particulièrement nécessaire de soutenir le travail de l'Assemblée générale des partenaires (GAP), qui organise des réunions permettant de rassembler toutes les parties prenantes de la société civile et au-delà (gouvernements locaux). Elle a également rappelé la forte mobilisation des représentants des gouvernements locaux et régionaux dans le cadre de la Global Taskforce.

Synergies et financement pour une urbanisation durable

Au nom du groupe de travail de CGLU sur les villes intermédiaires, Firmeous Oussidhoum, conseillère du maire de Chechaouen, a participé au deuxième panel thématique de la session de dialogue entre les gouvernements, les autorités locales et d'autres partenaires de l’Agenda pour l'habitat. Il se concentrait sur le thème spécial du 26ème conseil d’administration d’ONU -Habitat, qui portait sur la planification intégrée des établissements humains pour une urbanisation durable. 

Elle a souligné la nécessité d'aller au-delà des critères opérationnels et techniques et d'inclure une approche humaine dans l'urbanisme. Elle a également présenté l'outil utilisé par le Groupe de travail de CGLU sur les villes intermédiaires, pour une planification de l'urbanisation durable..

Enfin, elle a profité de cette occasion pour présenter le premier Forum mondial sur les villes intermédiaires, qui aura lieu à Chefchaouen en mai l'année prochaine, et a invité le public à participer à cet événement important.

Une planification intégrée des établissements humains pour une urbanisation durable

Le secrétaire général du CCRE, Frédéric Vallier, a participé au troisième panel thématique de la session de dialogue, axé sur les synergies et le financement de l'urbanisation durable.

Il a souligné l'énorme responsabilité des autorités locales urbaines pour favoriser une gestion durable et la nécessité d'évoluer vers une plus grande reconnaissance des énormes besoins auxquels sont confrontées les villes en expansion, en termes de logement, de services de base et d'infrastructures résilientes. 

Il a en outre souligné que les gouvernements nationaux et les institutions financières doivent aider les gouvernements locaux à mobiliser des fonds. En effet, le manque de capacité financière et technique des gouvernements locaux ont entraîné un faible niveau de réalisation des OMD

Il a conclu en déclarant que le développement durable local et urbain est une opportunité de transformation au niveau mondial, tant pour les pays développés que pour les pays en développement, si on le considère comme un agenda territorial qui place l'intérêt des populations au cœur de ses actions.

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