CGLU et le mouvement municipal féministe s'engagent pour Génération Égalité

À l'occasion du Forum à Paris, CGLU a organisé le 1er juillet la journée des gouvernements locaux et régionaux, rassemblant la voix des élu·e·s féministes locales et leurs engagements pour atteindre l'égalité des genres à travers des villes et des territoires inclusifs.

C’est dans ce cadre qu’a été lancée la publication « L’engagement transformateur des villes et des territoires à l’occasion de Génération Égalité – un mouvement municipal féministe mondial ». Celle-ci présente la feuille de route du mouvement municipal, tant pour les hommes que pour les femmes dirigeant·e·s, construite à partir d'expériences concrètes en matière de leadership et autour des histoires de femmes élues locales.

Cette publication est une invitation à parcourir ensemble le chemin vers la consolidation démocratique, vers un mouvement municipal féministe, à partir duquel nous pourrons parvenir à la reconnaissance effective des droits des femmes et des divers groupes déjà inscrits dans de multiples instruments internationaux relatifs aux droits humains. Elle vise aussi à approfondir et à améliorer les démocraties locales pour les hommes et les femmes, ainsi que pour la société dans son ensemble.

La publication a été menée par une équipe dirigée par Ana Falu, conseillère UBUNTU sur le genre de CGLU, qui a mentionné lors du lancement que « l'importance et la force de la conviction sont inébranlables pour affermir le leadership des femmes, pour témoigner du changement apporté par les femmes dans la gouvernance et de notre impact sur l'amélioration de la qualité de la démocratie ».

L'engagement du mouvement municipal part du principe selon lequel les femmes peuvent apporter de nouvelles façons de concevoir les politiques et le municipalisme dans les arènes internationales, nationales, régionales et locales. Le niveau local peut être un catalyseur pour favoriser la participation des femmes et l'élaboration de politiques publiques féministes.

À travers des entretiens avec des dirigeant·e·s locaux, le document met l’accent sur la sous-représentation des femmes dans les postes de direction et de prise de décision et sur la manière dont les expériences personnelles définissent et influencent mutuellement le monde politique, en particulier les éléments essentiels du leadership. En outre, le document énonce le principe selon lequel il faut mettre les soins aux personnes et à la planète au centre de nos agendas.

Tel est l'objectif du mouvement municipal féministe mondial : la transformation de nos villes et territoires, par le biais d’un nouveau pacte social, basé sur la solidarité et l'empathie. Des villes et des régions, des sociétés qui prennent soin et cherchent à améliorer les services publics locaux en matière de santé, d'eau et d'assainissement, d'accès aux vaccins, pour les femmes et les filles dans toute leur diversité. De meilleurs services et de meilleures conditions pour les personnes LGBTIQA+, les personnes en situation de handicap, les jeunes et les moins jeunes, les garçons et les hommes, toutes les personnes, ne laissant personne ni aucun territoire pour compte. Les villes et les territoires devront être repensés pour que toutes et tous puissent vivre dignement et soient capables de concrétiser leurs espoirs et leurs aspirations.

Le 2 juillet a eu lieu la session dédiée de la Coalition d'action des mouvements et du leadership féministes. Au nom de l’une des organisations co-responsables de cette Coalition, Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU, a présenté l'engagement du mouvement municipal féministe mondial, qui mobilise le collectif des gouvernements locaux et régionaux en faveur de l'égalité pour la localisation du Plan d'accélération mondial pour l'égalité des genres, notamment à favoriser :

• l’augmentation de la participation et du pouvoir de décision des femmes et des dirigeantes féministes au niveau local ;
• la promotion de nouveaux modèles de leadership et de gouvernance, basés sur l'empathie, la proximité et la collaboration avec les communautés et les voisin·e·s ;
• le soutien à d’autres dirigeant·e·s locaux pour placer les soins au cœur de l'agenda et des politiques publiques ;
• la promotion d'une offre de services publics locaux plus forte et de la valorisation des travailleurs et travailleuses des services de soins, avec une attention particulière aux femmes et aux filles dans leur diversité, et aux communautés vulnérables ;
• l’amélioration du vécu des femmes, des filles et des personnes non binaires dans la vie publique et de leur accès aux droits, en vue de combler le fossé numérique, de lutter contre l'informalité et d’assurer une reprise et une résilience sensibles au genre

La secrétaire générale a expliqué que « l'égalité ne suffit plus. Le féminisme doit être au cœur d'un nouveau contrat social, pour les personnes, pour la planète et pour le gouvernement. Un féminisme qui doit impliquer les femmes, les hommes, les garçons, les filles, les personnes non binaires et toutes les populations ».

En interne, CGLU s'est engagé dans une stratégie pour l'égalité des genres, en promouvant des pratiques inclusives, le leadership des femmes et, pour la première fois, en affectant un budget spécifique à l'égalité des genres, y compris des indicateurs pour suivre les progrès. Cette stratégie comprend à la fois des engagements politiques et institutionnels, visant à améliorer nos pratiques internes, ainsi qu'à accroître la visibilité et le leadership des femmes.

CGLU a également rejoint d'autres engagements collectifs tels que l’Alliance mondiale pour les soins, la co-création de l'Alliance mondiale pour des mouvements féministes durables, la mise en œuvre de pratiques féministes et la promotion des défenseurs et de défenseuses des droits humains des femmes.