Amener une perspective locale au Sommet Humanitaire Mondial : un nouveau Partenariat Urbain Mondial contre les Crises

(24 juin 2015 – Barcelone, Espagne) Les préparatifs du Sommet Humanitaire Mondial ont réuni près de 50 représentants des gouvernements locaux, des associations professionnelles, académiques, des instituts de recherche et des acteurs du développement à Barcelone pour développer une plateforme commune pour le plaidoyer et l’action et pour répondre à l’importance croissante des aspects urbains de l’assistance humanitaire.

CGLU a été approché pour contribuer à développer la partie urbaine du Sommet, incluant les élus locaux dans la réflexion sur les stratégies humanitaires. Le Secrétariat Mondial suit les préparations du Sommet, en étroite coopération avec la Taskforce de CGLU sur la Réponse aux Risques des Gouvernements Locaux.

La réunion était accueillie par CGLU, ONU-Habitat, ONU OCHA, avec le soutien de Global CommunitiesUSAID et le Départment pour le Developpement International /International Rescue Committee.

Le Sommet Humanitaire Mondial (WHS) qui se tiendra à Istanbul en mai 2016 est une initiative du Secrétaire Général des Nations Unies pour définir une vision, des recommandations et des engagements afin de résoudre les problèmes humanitaires à l’avenir. L’enjeu du sommet est de trouver de nouveaux moyens pour prendre en compte les nouveaux besoins humanitaires au niveau mondial.

En 2050, trois milliards d’êtres humains supplémentaires vivront dans les villes, dont beaucoup dans des zones à risque et déjà fragiles, et dont la gouvernance est faible, limitée en termes de services de base et exposée à des risques naturels et humains. Près de 80% du PIB mondial est généré dans les aires urbaines. En sus, la majorité de la population mondiale déplacée recherche la sécurité en s’installant dans les aires urbaines. Tous ces facteurs accroissent les défis et impliquent une action urgente, demandant un changement de mentalité des gouvernements, et d’approche sur le développement et les acteurs humanitaires. Dans un monde qui s’urbanise rapidement, les réponses aux crises doivent s’orienter vers le service aux populations rurales.

Durant la réunion, Nigel Fisher, ancien Coordinateur Régional des Nations Unies pour la Crise Syrienne et conseiller pour le Secrétariat du Sommet, a souligné que l’accélération de l’urbanisation mondiale est l’un des enjeux les plus importants du monde contemporain et doit permettre d’articuler les priorités du Sommet.

Les représentants de CGLU ont appelé à ce que les autorités locales soient au centre des réponses aux crises, se basant sur les connaissances locales et inscrivant la prise de décision au plus proche des populations affectées. Fisher a ajouté que pour ces raisons, la prévention, la préparation et la réponse doit être construite sur les atouts des communautés, les mécanismes de gouvernance urbaine, les marchés locaux les systèmes de provision de services.

Lors des consultations, des leçons ont été tirées des représentants des gouvernements locaux qui ont dû gérer des crises urbaines récentes au Sénégal, Bangui (RCA), Banda Aceh (Indonésie) et les villes turques où l’afflux de réfugiés a entrainé le doublement de la population sans ressources supplémentaires pour assurer les services de base. En outre, les participants ont articulé les principes clés dans un document ‘charte’ qui servira de base au Partenariat Urbain Mondial, rassemblant les connaissances, capacités et ressources pour bâtir l’agenda. La consultation s’est terminée par un point de convergence des initiatives des partenaires clés.